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Le Tintin-Posteur
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18 janvier 2007

Fenêtre ouverte sur Libération

Résumé: Soir 3 Interview de Laurent Joffrin, nouveau directeur de la publication de Libé, annonçant les changements éditoriaux et structurels au sein du quotidien.


Dans un numéro spécial publié aujourd’hui, le quotidien d’information Libération dévoile les secrets de la rédaction : de la façon dont l’info est traitée aux difficultés financières qui ont suivi son rachat par l’actionnaire Edouard de Rothschild.

lib_De la transparence, voilà ce que revendique Libération dans le numéro spécial du jeudi 18 janvier. Un numéro baptisé « Making-off », dans lequel la rédaction se met à nu pour regagner la confiance du lecteur. Au fil des pages, des inserts détaillent la manière dont a été traitée l’information et les difficultés rencontrées, tant au niveau rédactionnel que technique. Sur le web, même concept : des inserts mais surtout, des vidéos de responsables de rubriques qui expliquent le choix des sujets, et même un enregistrement audio de la conférence de rédaction. Ce carnet de bord apporte une autre vision de l’actualité, ouvre une fenêtre sur le quotidien et met en exergue les aléas du métier de journaliste : Le reporter, souvent perçu comme puissant, manipulateur, ou engagé, redevient un employé comme un autre, avec ses qualités et ses défauts. Enfin, pour que toute la lumière soit faite, un excellent article de Sorj Chalandon décrit la vie quotidienne du journal informatif ; de la conférence de rédaction du matin, au bouclage. Il y relate les discussions entre confrères, les mésententes sur le choix des sujets, sans oublier les multiples départs de journalistes qui refusent de travailler sous le joug de Rothschild. Intitulé « Une journée type à Libé », le papier mérite d’être salué pour son style, sa qualité et sa sensibilité.

Palier à « Une crise de confiance »

Dans son éditorial, Laurent Joffrin, directeur de la rédaction, remet en question les choix antérieurs du journal, confesse les erreurs qui y ont été faites et déplore son opacité: « Trop souvent les règles de traitement de l'information échappent au commun des mortels. Trop souvent la fabrique de l'info est une boîte noire qui suscite scepticisme et méfiance. Nous avons voulu lever le voile, ouvrir les fenêtres, quitte à montrer dans notre maison les pièces ou les recoins qu'on cache habituellement. ». Il évoque également la crise économique qui touche la presse en général. Des difficultés qui, selon lui, ne sont pas dues qu’à la chute des ventes, mais bien à une « crise de confiance » entre les lecteurs et les quotidiens : « Cette crise de confiance frappe de plein fouet les médias, qu'on assimile, à tort ou à raison, à la classe dirigeante. En raison d'une trop grande connivence avec les puissants, beaucoup de journaux ou de chaînes de télévision sont considérés par le citoyen comme des rouages d'un système de pouvoir et non comme leur porte-parole ou leur intercesseur avec le monde extérieur. » explique-t-il.

Libé change

libeDepuis son rachat par l’actionnaire Edouard de Rothschild, la liberté de ton et d’expression du journal était sérieusement remise en question. Le quotidien y a laissé pas mal de « plumes ». Parmi elles, Florence Aubenas qui a préféré utiliser la close de cession que de voir ses écris censurés. S’en est suivi le départ de Serge July et l’arrivée de Laurent Joffrin à la tête de la rédaction qui espère, avec ce making-off, trouver la solution pour relancer le journal. Ce numéro spécial annonce un nouveau départ, il n’est que le début d’une série de changements au sein du canard. Parmi les modifications prévues, la mise en place d’un contre-journal sur le web qui donnera au lecteur la possibilité de réagir à l’actu et à son traitement, des rencontres entre membres de la société des lecteurs et la création d’un Libéradio à podcaster. Les transformations se poursuivront jusqu’au printemps. L’objectif que s’est fixé Laurent Joffrin étant de « parvenir à une formule nouvelle avant l'été, qui soit plus proche de nos lecteurs, plus conforme à l'esprit du temps et qui fasse de Libération le porte-parole de la société ».

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