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Le Tintin-Posteur
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15 mars 2007

Charley Case : l’arbre comme origine de l’homme

L’artiste belge Charley Case expose à la galerie d’Art Moderne Sandrine Mons jusqu’au 5 mai prochain. Intitulée « Du rôle de l’arbre », l’œuvre se fait mystique. Retour sur un vernissage « animé ».

Case_mermorteL’endroit est intimiste pour ne pas dire exiguë. Les visiteurs, au rendez-vous. Charley Case a investit les murs, trop peu nombreux sans doute, à son goût. C’est pourquoi il faut également se rendre une rue plus loin, à la boutique Loft Interior Design, pour avoir accès à la totalité de son œuvre. L’artiste y expose la seconde partie de ses créations, « Dots of gods », entre meubles et luminaires contemporains.
Pour découvrir l’art de Charley Case, suivez les corps sinueux qui parcourent les étroites galeries. Peints à l’encre de Chine et à même le mur, ils servent à la foi de guide et de support annexe, et constituent notamment, l’encadrement matériel de la première des nombreuses œuvres de l’artiste. Cette œuvre, c’est un arbre, celui d’Adam et Eve, dont les fruits ne sont qu’une multitude de petits cadres enfermant les esquisses de parcelles de corps humain. Parcourus par le visiteur à l’aide de lampes torche, les mandalas révèlent à eux seuls le message global de l’artiste.
L’arbre est perçu comme étant à l’origine de l’homme, tant par le concept très terre à terre de Nature, que par sa symbolique mystique. Souvent représenté et placé entre Adam et Eve sur les peintures religieuses, il est au centre du péché originel. Son fruit, c’est le corps, enveloppe indisposante imposée à l’issue de ce péché. Dès lors, Charley Case en expose toutes les facettes. Il est tantôt icône de la vie, illustrée par l’individu puis par la maternité, en passant par l’accouplement. Puis il devient symbole de la mort, de la peau au squelette que l’enveloppe charnelle renferme.

Scarification lumineuse

Charley Case aime à jouer avec les supports. Toile, papier, photo, vidéo, il semble tout maîtrdiser. Mais quoi de mieux que d’utiliser le corps lui-même pour illustrer une œuvre qui tourne autour de ce même thème. L’artiste effectue alors une performance en direct : une scarification lumineuse sur le corps nu de sa compagne, Anna. Par un procédé de rétro projection, l’artiste tatoue la peau sans jamais la toucher, l’enduit de farine qu’il malaxe jusqu’à donner à la chair le relief escompté, simule une circulation sanguine en versant du lait dans les stries d’un arbres gravé. Charley Case ne maîtrise pas seulement la toile, le papier ou la vidéo, il contrôle aussi parfaitement l’enveloppe charnelle. Entre ses doigts, le corps est malléable à volonté, sculptable selon ses désirs. L’espace d’un instant, il revêt le costume du Divin. Le tout effectué sur une musique cosmique qui encore une fois, laisse supposer que celui qui chapote l’œuvre de l’artiste n’est autre que le tout puissant en personne

Prétention ou simple démonstration ? La seconde hypothèse semble plus appropriée. Les  nouvelles technologies sont utilisées comme outil de maîtrise de l’homme par l’homme. En outre, l’artiste met en avant le modèle médical qui tend à avoir mainmise sur la longévité des sujets. On en trouve des allusions à mainte reprise autour d’œuvres sur radiographies humaines. De même, Charley Case rend le temps palpable au travers de spirales ou de cercles esquissés au fusain. Un voyage mystique entre ciel et terre, a découvrir jusqu’au 5 mais à la galerie Sandrine Mons.

Infos pratiques : Galerie Sandrine Mons, 8 rue Dalpozzo à Nice

                                 Sandrine@galeriemons.fr

  Loft, 25 rue de la Buffa à Nice

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